La carte du Rhône de 1634, du lac Léman au verrou de Saint-Maurice​

Première carte détaillée du Chablais vaudois et valaisan, cette reproduction de haute fidélité est signée par Joseph Blepp, architecte du canton de Berne entre 1634 et 1642.

Impression sur toile, textile photo 100 % polyester. Surface mate et résistante à l’eau. Montage de la toile insérée dans des baguettes aux deux extrémités. Ponçage, vieillissement et teinture du bois, mis en patine, cirage. Reproduction fidèle !

Dimensions : 235 cm de longueur sur 62 cm de hauteur. Texte et inscription des partenaires sur la droite. Disponible au prix de Fr. 200, emballage soigné, port en sus. Pour une commande, merci de compléter le formulaire suivant :

Villeneuve

Autrefois, Villeneuve possédait deux portes aux extrémités de la Grand-Rue : la porte de Chillon au Nord et la porte d’Antoine au Sud (détruites entre 1836 et 1838). La rue se poursuivait ensuite au sud par un pont construit en 1347 au-dessus de L’Eau-Froide.

À gauche de la porte de Chillon, côté montagnes, Aymon de Savoie édifie vers 1236 la chapelle Notre-Dame pour les pauvres, les pèlerins et les malades. La tour du clocher est construite entre la fin du XVe et le début XVIe siècle, puis transformée en grenier au XVIIIe siècle. L’édifice devient l’hôtel de ville en 1876.

Le bâtiment quadrangulaire qui lui fait face est le logis de l’ancien hôpital Notre-Dame.

La Porte du Scex

En 1536, un péage existait à la Porte-du-Scex, probablement sous la forme d’un premier bâtiment. Après 1569, l’édifice devient un poste militaire occupé à la moindre rumeur de guerre par les troupes valaisannes. Il restera actif jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. En 1591, un grand fossé est creusé en aval du château actuel.

La construction d’un premier château commencera en 1597. L’édifice dessiné sur la carte de Blepp de 1634 est donc la version primitive du château actuel qui ne sera construit qu’à partir de 1672 (1672 – 1678).

Roche

Avec la découverte de sel à Panex en 1554, on construit la première saline de plaine à Roche en 1582. Les emplacements étaient toujours choisis près des forêts et des rivières afin d’envoyer le bois par flottage en utilisant la force de l’eau comme ici avec l’Eau-Froide.

Afin de limiter les ressources en bois dû à la cuisson de l’eau salée, on cherche à augmenter les rendements de production en améliorant l’évaporation de la saumure. L’eau salée passe au préalable dans un bâtiment de graduation (au nombre de quatre sur cette image), garni de paille ou d’épines noires entassées sur plusieurs mètres de hauteur. À l’époque de cette carte, l’eau était versée « à la main » au sommet des bâtiments de graduation à l’aide de grands sceaux par des ouvriers que l’on appelait « mouilleurs ».

Yvorne

La maison de maître en bas à droite sur la photographie, dite « Château Maison Blanche », est construite en 1573 par une famille noble de Berne, les von Erlach.

Onze années plus tard, le 14 mars 1584 entre 9h et 10h du matin, un séisme d’une magnitude de 5,4 déclenche une coulée de boue dévastatrice qui dévale la Combe de Luan à travers le Vallon de Corbeyrier, détruisant de nombreux bâtiments à Corbeyrier et à Yvorne, et entraînant la mort de plus de 328 personnes. Suite à la débâcle, le village d’Yvorne est reconstruit plus au sud-est entre 1607 et 1608. Pourtant épargnée par la lave torrentielle, la Maison Blanche est reconstruite par Antoine d’Erlach entre 1609 et 1611, et subit de profondes transformations. Cette image est la première représentation connue du village après les événements tragiques de 1584.

Aigle

Sur cette représentation du village d’Aigle en 1634, on remarque très bien le cours de la Grande-Eau venant au centre de l’image en bas. Elle longe le château sur sa droite, puis se sépare en deux parties. Il ne fait aucun doute que le cours d’eau partant à gauche est la Monneresse du Cloître. Celle-ci traverse les quartiers du Cloître et de la Chapelle, poursuit son chemin à travers la plaine du Rhône et se jette finalement dans le Rhône. Le cours d’eau partant sur la droite est certainement la continuité de la Grande-Eau ou peut-être la Monneresse du Bourg (ou les deux ?) qui, comme son nom l’indique, traverse le quartier du Bourg, ou du moins le frôle… Difficile d’imaginer la Grande-Eau frôler pareillement le quartier du Bourg, mais peut-être s’agit-il du Bourg et du quartier de la Fontaine réuni ?

Saint-Triphon

Au centre de la colline dite « du Lessus » se dresse une tour construite au début du XIIIe siècle et détruite par les guerres de Bourgogne en 1476. Elle est le reste d’un imposant château dont on voit encore aujourd’hui le mur d’enceinte de forme polygonale. Face à la tour se dressent les ruines d’une chapelle romane du XIIe siècle. Au nord de la colline se trouvent les restes d’un corps de garde datant de l’époque bernoise destiné à mobiliser les troupes en allumant des feux en cas d’urgence. Berne comptait 156 signaux entre le Rhin et le Léman. Chaque signal était équipé d’une cabane, d’un instrument de visée optique, d’une marmite basculante remplie de résine accrochée à une potence, d’un mortier et de bois sec. L’alarme était donnée par des feux la nuit, par des signaux de fumée de jour, et au mortier en cas de brouillard.

Bex

Les Bernois exploitent les sources de la région dès 1475 en cuisant l’eau salée dans des poêles sur feu de bois. En 1554, toutes les tentatives d’exploitation sont encore artisanales. Ce n’est qu’au siècle suivant que de grands travaux furent entrepris permettant le début de l’exploitation industrielle. En 1680 on implante la Saline du Bévieux (les salines des Dévens sont construites peu avant la révolution vaudoise de 1798) et l’on commence l’exploitation en 1684, soit 50 ans après la réalisation de cette carte. Aucune « traces » d’une exploitation salifère n’est donc réalisée de la part de Plepp, elles n’existent tout simplement pas encore !

Collombey

Le monastère de Collombey fut occupé par les Bernardines en 1647 sur les ruines du château de la famille d’Arbignon, ministériaux de l’abbaye de Saint-Maurice, lui-même érigé en 1349. L’édifice est entouré de murs avec à l’angle sud-ouest, la tour carrée originelle.

En bas à gauche du village se trouve l’église que l’évêque Hildebrand Jost avait fait ériger en 1616. Sur la carte de Blepp, elle n’est vieille que de 18 ans ! Elle fut remplacée par l’église actuelle en 1873. Entre les deux édifices, quelques maisons forment le bourg primitif de Collombey.

Saint-Maurice

En 1512, on construit le corps principal du bâtiment. À la même période, on construit un grand mur de soutènement auquel on adjoint une nouvelle tour avec une porte en ogive, puis une enceinte crénelée ainsi que des tours de garde. Ce premier système de défense comprenait à l’extrémité est du pont une tour munie de portes permettant de fermer le passage. Sur la rive gauche, à l’ouest, un rempart barrait le chemin de Monthey, elle était percée par une porte.

Joseph Blepp représente la partie fortifiée du village de Saint-Maurice, le côté spirituel, avec l’Abbaye fondée en 515, est étrangement absent de la scène.

Un passage à bac

Au sud du village de Massongex, un homme traverse le Rhône en bateau à l’aide d’un câble tendu entre les deux rives. L’usage du bac est définitivement abandonné dès la construction d’une passerelle en 1870.

Une protection rudimentaire

Des « fortifications » sont construites autour du village des Barges, probablement pour se protéger des humeurs du Rhône.

Des chenaux anastomosés

Au sud de Port-Valais, des îles se sont formées entre les chenaux. Elles semblent être boisées ou végétalisées.