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Manuscrits
Item
Copie d’une lettre particulière qui a été adressée à Monsieur David, Ministre à Vufflens par Monsieur Bendu, Ministre de la parole de Dieu à Emblans dans la principauté de Porrentruy, le 7 Novembre 1734
Document
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Copie d’une lettre particulière qui a été adressée à Monsieur David, Minsitre à Vufflens par Monsieur Bendu, ministre de la parole de Dieu a Emblans dans la principauté de Porentruy, le 7 Novembre 1734. Page 1Download
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Copie d'une lettre particulière qui a été adressée à Monsieur David, Minsitre à Vufflens par Monsieur Bendu, ministre de la parole de Dieu a Emblans dans la principauté de Porentruy, le 7 Novembre 1734. Pages 2 et 3
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Copie d'une lettre particulière qui a été adressée à Monsieur David, Minsitre à Vufflens par Monsieur Bendu, ministre de la parole de Dieu a Emblans dans la principauté de Porentruy, le 7 Novembre 1734. Pages 4 et 5
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Copie d'une lettre particulière qui a été adressée à Monsieur David, Minsitre à Vufflens par Monsieur Bendu, ministre de la parole de Dieu a Emblans dans la principauté de Porentruy, le 7 Novembre 1734. Pages 6 et 7
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Titre
Copie d'une lettre particulière qui a été adressée à Monsieur David, Ministre à Vufflens par Monsieur Bendu, Ministre de la parole de Dieu à Emblans dans la principauté de Porrentruy, le 7 Novembre 1734
Description
Le texte est une lettre adressée à un Monsieur "David", relatant un événement extraordinaire et surprenant survenu à l'auteur. Celui-ci affirme avoir rencontré un vieillard mystérieux lors de son chemin pour prêcher. Le vieillard, décrit de manière détaillée, lui aurait donné des avertissements et prophéties concernant des événements futurs, exhortant à la repentance et au renoncement au péché. L'auteur se considère investi d'une mission divine pour avertir les hommes des terribles calamités qui les menacent s'ils ne se repentent pas.
Période ou date
1734
Mots-clés
avertissement, châtiment, conversion, éternité, Évangile, événement, famine, foi, guerre, jugement, malheurs, message, miséricorde, péché, peste, prédication, prophétie, repentance, révélation, Seigneur, vieillard
Dimensions totales
34,5 x 21,3 cm
Nombre de pages
7
Numéro de cote
Manu_Mand_016
Remarque
Document plié en deux. Dimensions pliées : 11 x 18,2 cm
Essai de traduction :
[Page 1]
Monsieur,
Je me fais l’honneur de vous faire part de ce qui m’est arrivé dernièrement qui est quelque choses de surprenant et si extraordinaire que vous ne serez pas fâché d’en être informé d’autant plus par la grâce de Dieu que c’est une chose particulière qui n'est pas arrivé seulement pour le salut de mon âme, mais aussi pour le salut de la vôtre par sa miséricorde infinie voulant encore bien vous en avertir avec tant de bonté des terribles malheurs qui pendent sur nos têtes criminelles, et qui vont fondre sur le monde universel, si on ne se repend et ne s’amande.
Je puis vous assurer que cet événement est très véritable, puisque j'ai vu de mes propres yeux, et entendu moi-même les choses que je vous raconte, qui vous le feras comprendre. Dieu veuille mon très cher monsieur que vous puissiez en faire un bon profit, et que nous ne soyons pas ingrats à ces Divines bontés qui nous appelle avec tant de bonté à la repentance, il attend les hommes avec beaucoup de patience jusqu'au comble de leur endurcissement, mais qu’il est terrible de tomber entre les mains Du Dieu vivant, quand les temps de son jugement seront arrivés. Que ses bontés Divines nous préserve tous d'un pareil malheur. Voyez comme les choses se sont passées, comme j'étais en chemin en sortant de la ville d'Emblans (principauté de Porrentruy) environ la septième heure du jour pour aller prêcher a Oront (?), en méditant sur mon texte, et sur les choses que j'avais a dire sur mon sermon le long d'un petit sentier qui était presque tout couvert de planches à cause de la boue, lorsque j’ai fait un peu de chemin regardant devant moi je découvris une personne
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que je fus surpris de voir, c'était un vieillard chenu, ayant une barbe, le peu de cheveux qu'il avait était blanc comme la neige, il s'appuyait sur son bâton, ses habits était d'une couleur jaunâtre comme l'airain bien pâli, ses bas était de la même couleur, il portait sur sa tête son chapeau un bonnet à trois coins formant le triangle, il était d'un bleu céleste, il avait l'air majestueux et la contenance grave, après l'avoir considéré quelques temps, je pensais ce que c'était de lui en lui souhaitant le bonjour, il ne me répondit rien il se contente de me faire signe de la tête comme pour me remercier, je continuai mon chemin fort rêveur en ruminant ce qu'il pouvait être, il m'a semblé un homme qui avait un air extraordinaire, je regardais et revit devant moi un vieillard comme la première fois, je crus d'abord que c'était un autre, et je ne pu m'imaginer que ce fut le même vieillard, alors je me retournoy en arrière, pour voir si je ne verrais plus le même que j'avais déjà vu mais il n'était déjà plus. J'arrivai près de celui qui était devant moi, et je vis que c'était le même que j'avais déjà vu cela m'étonnat beaucoup, mais lui prenant la parole après m'avoir salué avec beaucoup de douceur, je sais bien mon ami que vous allez prêcher, votre texte n'est-il pas tiré de l'Evangile selon St-Luc Chapitre 21 verset 34 lequel dit prenez donc garde à vous-mêmes de peur que vos cœurs ne s'appesantissent par la gourmandise et l'ivrognerie, et par les soucis de cette vie, et que ce jour-là ne vous surprenne subitement. Ces paroles était véritablement celle de mon texte, cela m'étonna si fort et à un tel point que je ne savais ou j'en était, mais lui continuant son discours me dit songez à vos affaires et prêchez la vérité aux hommes, souvenez-vous de leur déclarer
les maux et les inpiétés qui régnent presentement
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parmi eux, les escortant à se repentir et à changer de vie, car il est très nécessaire qu'il songe à se convertir puis qu'il doit arriver dans peu de temps des choses étonnantes et épouvantables pour tout le monde universel, c'est principalement dans les lieux où l'évangile a été apparue, et à tous ceux à qui cet Evangile a été annoncée, ces lieux là seront visités de grandes plaies, et de rudes et pesants châtiments, il me dit ce bon et vénérable vieillard, vous vous proposez souvent de résigner votre ministère, vous avez fait le dessin même aujourd'hui de faire votre dernier sermon, à ces mots je tombais en défaillance et je ne pu me relever ; mais lui prenant la parole me dit, n'ayez point peur quoique je vous déclare qu'elles sont vos idées vos dessins et vos œuvres vous entendez bien d'autres choses renforcez-vous au Seigneur.
Après ces paroles, je revins à moi même et me trouvais fortifiés ; mais devant mes yeux je n'apperçu point ce bon vieillard, il avait disparu celà m'effréait de nouveau et ne sachant ce que c'était ni ce que signifiait ce bon vieillard qui savait me dire toutes mes secrétes pensées, et ce que j'avais dessein de faire, car c'était vrai que j'avais une forte résolution de ne plus prié (...) que cette fois, voyant le peu de fruit que mes sermons produisait mais il est aussi vrai que je ne l'avait dit a qui que ce soit.
Je continuai mon chemin en faisant beaucoup de réflections sur toutes ces choses mais je découvrais pour la troisième fois ce vénérable vieillard qui m'attendait sur le chemin alors je fus encore plus étonné que je ne l'avais été, je ne savais si je devais passer outre ou me retourner, mais prenant un nouveau courage je m'avançais tout tremblant jusqu'au près de lui
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et il recommence à me parler de la sorte. Malheur à vous si vous quittez votre ministère, car si vous le faite vous serez puni sévèrement ce sera avec Dieu que vous aurez à faire et non pas avec les hommes ; vous ne pouvez échapper de ses mains, c'est pourquoi prenez bien garde a ce que vous avez a faire, je commencai donc à trembler et a craindre, mais il me dit ne soyez point effrayé et croiez en Dieu, et tenez vous fortement attaché a lui, renforcez-vous, par cette parole je me trouvais fortifié je recouvrais mes forces tant de corps que d'esprit, je me trouvais mêmement mieux disposé qu'auparavant, il continua son discour et me dit sachez qui doit arriver dans peu des temps facheux, car les hommes sont devenus extremement impies, ingrats et méchants par toute la terre, surtout là ou la lumière luit le plus, on ne voit que malice, et qu'injustice, qu'ingratitude et qu'inumanité, qu'infidélités, qu'inpiétés, au lieu de voir des bonnes oeuvres agréables a Dieu. C'est porquoi le Seigneur a dit, voiez je m'en vais visiter cette perverse Chrétienté, en ma fureur, et prendre vengeance d'elle par le fléau de la guerre et de la famine qui commenceront et augmenteront peu a peu jusqu'à leur extrémité se seront des temps bien triste et facheux ; car dit l'Eternel, je visiterais cette fausse chrétienté en ma fureur je lui ôterai la lumière de l'Evangile et la Doctrine de celle, et frapperai les hommes d'aveuglement, puisqu'ils m'ont si témérairement offensés et abandonnés. J'appellerai les lieux plus éloignés, principalement les terres pour exterminer cette fausse chrétienté, ils renverserons tous les cultes et Dévotion hipocrite de religion, il s'en trouveras peu qui demeureront fidèle a la vérité, voyant l'horrible persécution qui sera arrivée étant de sang chrétien répandu à ce sujet, et cependant celui qui auras été trouvé fidèle à son Dieu sera conservé par le Seigneur qui le
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gardera et se tiendras près de lui, le commencement de ces choses prendront leur naissance lorsque le Roi de France poussé par l'ambition, tâcheras de s'agrandir et de parvenir à la monarchie universelle lorsque l'on feras de tout côté preparatif de guerre, et ce sera par peur de tomber sous la domination de la France. Mais il arriveras que l'Empereur des Français seras arrêté au milieu de ses entreprises et de sa grande puissance tant par la désunion des troupes qui se leveront au reste de la chrétienneté, ce qui troubleras grandement les chrétiens et les ruineras presque entièrement et peu de temps après on verras des choses effroiables le grand Seigneur s'élévera et feras pour la seconde fois irruption dans la Pologne et la subjuguera et viendra la reduire sous la domination de la France, et la hautera de même que les autres royaumes qu'il aura conquis de manière qu'il s'en rendras le maître, dans ce temps là il y aura nécessité de vivre et une si grande famine que l'on ne saura ou aller chercher de quoi subsister, les hommes se massacreront les uns les autres sans aucune crainte ni scrupule, ils commettrons les plus grandes abominations, et se laisseront emporter à toutes sorte de fureur et il aura en ce temps là des maladies presque partout si extraordinaire qu'on en aura jamais vus de semblables, des fièvres chaudes et peureuses de fait lesse de corps et d'esprit douloureuse, la peste feras aussi de grands ravage partout il aura des maladies qui rendront les hommes si forcenés que venant a se rencontrer dans les chemins ils se déchireront comme des chiens enragés, et la plus part tomberont raidement dans cet état de fureur, enfin le monde paraîtra un véritable enfer ; mais tous ces maux si grands peuvent encore être détourné par les jeunes, par les prières et amandement de vie. Mais s'il arrive que les hommes ne veuille pas se convertir et qu'il veuille continuer leurs maux dans leur endurcissement ou qu'il vivent aujourd'hui et dans cet esprit d'anathême il est très certains que tout ces grands malheurs arriveront, c'est pourquoi prêchez ses choses, et le Seigneur avec vous après ces dernières paroles il disparu, je ne le revi plus, et je me trouvais un peu abbatu, j'étais pâle comme un mort cependant je marchais jusqu'à l'endroit ou je devais prêcher, mais après être monté en chaire je me sentis tellement pressé a prêcher, et remplir un si
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grand zèle et jugement pour si bien débiter mon sermon que mes oditeurs étaient surpris de la force et de la véhémence avec laquelle je prechais aussi bien que des choses solides et évidentes que je leur annonçait dont ils était touchés jusqu'à l'âme, l'action était faite je me trouvais un peu abbatu et incomode, étant retourné chez moi je tombais malade deux jours et je fus obligés de garder le lit trois semaines au bout desquelles je recouvrais mes forces. Dieu n'ayant rendu ma première santé, j'ai tâché de tout mon possible d'avertir mon prochain tant en particulier qu'en public des choses que je viens de vous dire, mais je n'en vois pas beaucoup de fruits, mais je veux m'acquitter de ma vocation de mon mieux quand il m'en couterais la vie et je prie Dieu qu'il me donne de plus en plus la force et la sagesse qui me sont necessaire pour le servir a savoir (?) au salut de mon âme et a celui de tous mes frères afin de pouvoir éviter tout malheur à venir premièrement il est dit dans cette lettre je vous ai commandé et vous commande encore que vous ne travaillez point le Dimanche, mais que vous alliez directement au temple et de prier avec dévotion de face, et modestie d'habit que vous ne devez porter aucune chevelure étrange ni perruque pour vous en orgueilli ; que vous devez faire part de vos richesses aux pauvres, et croire que cette lettre est dictée de Dieu a nous adressée par Jésus Christ afin que vous ne viviez pas comme des bêtes bruttes, vous avex six jours pour travailler mais vous devez sanctifier le jour du dimanche et si tu ne me le sanctifie pas, j'envoierai la guerre, la peste la famine sur la terre avec plusieurs autres tourments pour vous châtier afin de vous faire sentir vivement mon indignation et votre tort, en troisième lieu je vous ordonne de ne point travailler trop tard le samedi soir et que chacun de vous soit jeunes soit vieux alliez de bon matin au temple pour confesser vos pechés à Dieu afin d'en obtenir le pardon. En quatrième lieux ne souhaitez ni argent, ne soyez ni orgueilleux ni ne convoitez la chair par des passions désordonnées, et ne vous servez jamais d'aucune
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fraude sachez que j'ai fait toutes choses et qu'ainsi je peux les détruire, et ne parlez point en mal l'un de l'autre et ne vous réjouissez point quand votre prochain s'apauvri mais ayez plutôt compation de lui, vous enfants honorez vos pères et vos mères afin que bien vous en arrive celui qui ne veut croire celà ni le pratiquer est perdu et damner. Jésus-Christ l'a écrit de sa propre main que celui qui a cette lettre et ne la veut point pratiquer soit (?) par l'Eglise de Christ abandonnée de ma propre main cette lettre peut être donnée a chacun. Si vous péchés surmontait le sable de la mer, ou l'herbe des champs ils vous seront pardonnés, si vous croyez ce que cette lettre vous dit. Je vous interrogerait au jour du jugement, et sur chacun de vos péchés vous ne pouvez me répondre sur un seul mot. Les personnes qui ont cette lettre dans leurs maisons le tonnerre et la foudre ne les blesserons point, elle seront gardée du feu et du déluge d'eau, qui la portera sur soi et la communiquera au genre humain, finira ses jours en paix et en joie et en recevra une grande consolation, gardez mon ordonnance que je vous en ai envoiée moi. Un Apotre encore inconnu
J'espère Monsieur que vous recevrez et en particulier tout ceci de bon coeur, et que vous en tiriez tous les fruits que le Seigneur attend de cet avertissement. C'est ce que je vous souhaite de tout mon coeur et a toute bon âme qui entendras ces choses. Je suis d'Emblans arrivé le premier Dimanche de la tous sainte l'année 1734.
Copie d'une lettre particulière qui a été adressée à Monsieur David, Minsitre à Vufflens par Monsieur Bendu, ministre de la parole de Dieu a Emblans dans la principauté de Porentruy, le 7 Novembre 1734