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Titre
Bex, la papeterie. Vue générale en direction de l'ouest
Description
Photographie ancienne prise avant le grand incendie de 1910 montrant la papeterie de Bex, établie au bord de son bassin. Le grand bâtiment principal, coiffé d’un toit à deux pans, se distingue par sa haute cheminée en brique se reflétant parfaitement dans l’eau calme de l’étang au premier plan. À l’arrière-plan, le relief des montagnes de la Savoie ferment la composition.
Période ou date
Vers 1900
Auteur
Magnus Kuhn
Auteur technique
Magnus Kuhn
Signature
Magnus Kuhn, photograph, Aigle
Mots-clés
architecture industrielle, Bex, Chablais, cheminée, étang, fabrique, Industrie, lac artificiel, papeterie, paysage, photographie ancienne, usine, Vallée du Rhône
Technique
Épreuve photographique sur papier albuminé
Support
Papier
Montage
Collé sur carton
Dimensions de l'iconographie
20 × 25,9 cm
Dimensions totales
30,5 x 37,2 cm
Numéro de cote
Phot_Mand_0076
Remarque
Don de Mlle M. Gillard
Notice historique
Au XIXᵉ siècle, Bex connaît un essor économique remarquable grâce au tourisme et au développement industriel. Ses deux cours d’eau favorisent l’implantation de moulins et d’usines, dont la papeterie de Bex, située au Pré du Moulin, attestée dès 1877. Fondée en 1864, elle expérimente la fabrication de papier à partir de pâte de bois, une innovation alors récente. L’entreprise prospère dans la seconde moitié du siècle, agrandissant à plusieurs reprises ses installations et modernisant son outillage.
Les archives locales mentionnent de multiples projets : construction d’un magasin pour la pâte à bois (1901), installation de chaudières à vapeur venues d’Allemagne, et obtention d’une médaille d’or à l’exposition cantonale vaudoise de Vevey la même année. La papeterie employait 80 à 100 ouvriers, produisant du papier d’emballage et du papier de soie de couleur exportés en Italie et en Allemagne.
En 1872, ses bâtiments servirent même de dépôt pour la paille de couchage des soldats Bourbaki internés dans la région. Malgré son succès, l’entreprise souffre d’une concurrence croissante et du coût élevé de la modernisation.
Un premier incendie, en 1906, provoque une fermeture temporaire. Le 12 novembre 1910, un deuxième sinistre, attisé par le foehn, ravage entièrement l’usine et plusieurs maisons alentour. Le Journal de Bex décrit une scène d’apocalypse : « des flammes géantes jaillissant du toit » et « des murs menaçant de s’écrouler ».
La papeterie de Bex, après 46 années d’activité, disparaît définitivement dans cet incendie, laissant derrière elle un symbole marquant de l’histoire industrielle du Chablais.


